Une enfance solitaire ponctuée par les héros de la littérature. Les romans ont bercé la vie d’Alexandre Elion (nom de plume). Il commence à esquisser des poèmes, des nouvelles et des pièces de théâtre dès l’âge de quinze ans. Or, il comprend rapidement que c’est la fiction et le fantastique qui l’attirent davantage. La fantasy lui permet de «s’échapper du quotidien», d’imaginer et de construire un monde de toute pièce sans avoir les contraintes de la réalité. C’est à «l’âge de 21 ans, après un énième job saisonnier» qu’il décide de devenir auteur.
Mais qu’est-ce que la fantasy ? Le Journal officiel en donne la définition suivante : «genre situé à la croisée du merveilleux et du fantastique, qui prend ses sources dans l’histoire, les mythes, les contes et la science-fiction».
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Les critiques font naître la fantasy au XIXe siècle avec l’auteur écossais Georges MacDonald ou l’écrivain William Morris. Mais il faut attendre le XXe siècle et la publication du Seigneur des Anneaux par Tolkien pour que ce style connaisse un immense succès. Les œuvres de J.R.R Tolkien deviennent l’archétype du roman médiéval fantastique. Il marque un tournant décisif dans l’histoire de la fantasy comme nous le confirme Alexandre : «Tolkien est effectivement le père de la fantasy et son univers m’a bel et bien apporté une certaine inspiration». Mais pour notre auteur, ce sont ses successeurs et particulièrement Robin Hobb (L’Assassin royal) et Robert Jordan (La roue du temps) qui «ont su m’émerveiller davantage de par la complexité de leurs récits».
Comment vous est venue l’idée de créer votre saga littéraire, Phœnix Rhapsodie ?
«J'ai toujours apprécié l'idée de quête et de reliques à trouver dans les différents récits ou films que j'ai pu découvrir. Partant de ce postulat, je tenais à intégrer un anti-héros, des héros, des adjuvants, des opposants ; tout ce qui est nécessaire à la fantasy en somme... Tout le reste s'est greffé naturellement autour de ces concepts principaux et a pris une ampleur telle que j'ai décidé d'établir cette histoire en plusieurs tomes.»
Le titre de votre saga semble chargée de symbolisme, que représente-t-il ?
«Le Phœnix est le symbole de la famille royale régissant le monde dans lequel mon récit évolue. Mais c'est un symbole double, car il caractérise autant l'histoire de cette famille que chacun des personnages principaux de l'épopée, car ces derniers vont tous, à un moment ou un autre, vivre une résurrection. Le mot Rhapsodie désigne un chant chaotique, une sorte de cacophonie harmonieuse, un mélange de sons variés ; ce qui pourrait caractériser l'histoire de chaque personnage, mais aussi le récit complet. De plus, comme il s'agit de fantasy médiévale, je souhaitais faire un clin d'œil aux histoires chantées des rhapsodes durant cette époque.»
Une majorité de commentaires laissés par vos lecteurs soulignent la qualité des intrigues qui structurent votre roman, combien de temps vous a-t-il fallu pour imaginer toutes ces trames ?
«Environ sept ans pour partir du point A et arriver à la dernière goutte d'encre du premier tome. La suite du récit est déjà ancrée en moi. Je sais comment se déroulera le chapitre final de la saga..., mais je ne sais pas encore quelles routes prendre pour y parvenir !»
Lorsqu’on ouvre votre premier tome, “Crépuscules”, on trouve la liste des protagonistes. Parmi les 52 personnages de votre roman, vous avez sûrement un petit préféré ?
«Sans hésiter, mon personnage préféré est la Nymphe, Ilya. C'est un personnage fort, habile, colérique, qui se laisse guider par son instinct et qui me permet d'imaginer des scènes d'action rocambolesques ! C'est aussi un personnage qui représente le contraire de ce que je suis en réalité, et donc un moyen de se réinventer…»
Mais avec 52 personnages inventés, vous avez dû rencontrer des difficultés pour en concevoir certains ?
«Le personnage le plus complexe à échafauder a été celui de la reine régente. C'est une femme quadragénaire qui a eu plusieurs vies, qui régit de nombreuses choses et qui a des secrets. Il était donc difficile de savoir comment la rendre suffisamment forte, charismatique et ambitieuse, tout en conservant une dignité et une aura mystérieuse dont elle doit faire preuve en permanence. Il n'y a aucun personnage que je déteste en particulier... Je n'aime pas vraiment les personnages inutiles, mais je n'ai pas l'impression qu'il y en a dans mon récit..., je n'espère pas en tout cas, sinon il ou elle mourra prochainement !»
Lors de nos échanges, vous nous avez expliqué que les paysages de l'Aveyron vous ont aidé à décrire certains décors, pouvez-vous nous en dire plus ?
«Lorsque j'évoque les steppes Gregan dans mon premier tome, je les ai un peu imaginées comme les plateaux de Causse en Aveyron, où l'on peut voir ce mélange de zones calcaires et de vallons légers verdoyants. Les forêts bordant les gorges du Lot ou encore celles que l'on peut voir dans le nord Aveyron m'ont aussi aidé à décrire les immenses bois de chasse que l'on retrouve dans mon histoire. L'architecture grise et gothique de Rodez, elle, m'a largement inspiré les contours de Faolan, une cité froide et pierreuse que l'on retrouve dès le début du récit.»
Si vous ne deviez sélectionner qu’une scène dans votre roman, laquelle fut la plus plaisante à inventer ?
«Il m’est sincèrement impossible d'en choisir une en particulier... J'aurais tendance à dire que les scènes d'action, en général, sont les plus récréatives à imaginer. Mais les scènes où le climax [le point culminant dans une histoire, NDLR] atteint son apogée et où les intrigues se dénouent sont aussi très motivantes à écrire.»
Que conseillerez-vous à un jeune auteur qui souhaite se lancer ?
«On apprend à écrire en écrivant, en étant assidu et en se résignant à la tâche. L'inspiration et les capacités naturelles ne font que 5% du travail si je puis dire. Le principal moteur, c'est la motivation et la discipline ! Il ne faut pas se lancer si l'on ne détient aucune matière, aucun script dans l'esprit. On doit d'abord savoir quelles sont les lignes directrices de son récit et quel message on veut transmettre avant de prendre sa plume.»
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