Après avoir essayé de percer l’identité d’Amadour, nous en venons maintenant à l’histoire proprement dite de Rocamadour dont les racines plongent dans un passé fort éloigné, remontant à la préhistoire. Nous savons, par exemple, que le site connut une occupation humaine dès le paléolithique. Nous en voulons pour preuve cette «grotte préhistorique des Merveilles» qui, située au lieudit «L’Hospitalet», commune de Rocamadour, nous offre le spectacle de peintures pariétales vieilles d’environ 25.000 ans.
Un peu plus tard, à une époque que l’on a coutume d’appeler la protohistoire, nous découvrons, grâce aux récits du poète Claude Malleville (auteur du XVIIe siècle), l’existence passée d’une certaine Alis qui était à la tête d’une communauté de femmes, véritables amazones. Ces dernières se livraient à un culte dont nous ne savons autant dire rien, tant le secret l’entourait, mais qui avait peut-être rapport avec la Terre-Mère. On disait aussi d’elles qu’elles étaient en contact étroit avec le «petit peuple», notamment avec les fées. Toujours est-il que la souvenance d’Alis a perduré au fil des siècles, au point que son nom fut donné à un lieudit de la commune de Rocamadour : le hameau des Alix.
A peu près à la même époque, une tradition nous informe que l’on vénérait, à Rocamadour, une Mère Noire connue sous le nom de Soulivia. Son culte avait lieu dans une caverne située non loin de l’actuel sanctuaire. Si nous ignorons pratiquement tout de cette divinité qui réclamait des sacrifices aux Celtes de l’endroit (les Cadurques), il n’est pas déraisonnable de penser que cette figure avait quelque ressemblance avec la grande déesse Cybèle. Précisons ici que cette divinité, d’origine phrygienne, fut d’abord importée en Grèce, puis à Rome, et finalement en Gaule. Son introduction dans ce dernier pays ne posa aucun problème, étant donné que cette déesse mère (mère de tous les autres dieux) pouvait très facilement être assimilée à la Terre-Mère des origines. Du reste, Cybèle, incarnation de la nature sauvage et symbole de la fertilité, disposait des clefs de la terre qui permettaient d’en tirer toutes les richesses. D’après l’écrivain du XVIIIe siècle Germain-François Poullain de Saint-Foix, «Cybèle était en grande vénération dans les Gaules. Dès qu’on craignait pour la récolte, on mettait sa statue sur un char traîné par des bœufs ; on la promenait autour des champs et des vignes. Le peuple précédait le char en chantant et en dansant ; les principaux magistrats le suivaient pieds nus». Enfin, il nous faut encore noter que Cybèle était associée à une pierre noire qui, de forme irrégulière, présentait en son centre une sorte de rainure en forme de sexe féminin (à la façon d’une hystérolithe). Le site de Rocamadour, depuis longtemps consacré à une divinité féminine (Soulivia ou Cybèle), elle-même attachée à cette terre aux entrailles si sombres (ce noir évoqué ci-dessus), ne pouvait donc qu’accueillir un culte similaire par bien des côtés : celui de la Vierge Noire !
Parvenus à la période historique, Rocamadour ne fait plus guère parler de lui pendant plusieurs siècles. En effet, il faut attendre l’acte de donation de ce lieu, daté de 968, au monastère bénédictin de Tulle pour qu’il en soit fait mention. Cette donation sera, d’ailleurs, à l’origine d’un terrible conflit qui verra s’opposer les abbés de Marcillac (désireux de s’approprier le site) aux abbés de Tulle, une lutte qui durera du XIe siècle jusqu’au XIVe siècle.
A partir du XIIe siècle, deux bulles papales, l’une en date de 1105 et l’autre datée de 1115, mentionnent l’église de Rocamadour et une chapelle dédiée à la Vierge. Mais c’est bien l’année 1166 (avec la découverte du corps incorruptible d’Amadour) qui sera déterminante pour Rocamadour. En l’espace de six ans, les miracles vont s’y multiplier, attirant des foules de plus en plus nombreuses. Dès 1181, la réputation du pèlerinage de Rocamadour fut telle qu’elle commença à dépasser les frontières de la France. Toujours à la fin du XIIe siècle, Alphonse IX, roi de Castille, faisait don à l’oratoire de Rocamadour de deux villes ou châteaux situés dans les environs de Burgos. Cette donation d’importance, puisqu’elle comprenait aussi tous les droits y attachés, fut confirmée, en 1217, par Ferdinand III. Mais si la réputation de Rocamadour lui rapportait des offrandes pour le moins conséquentes, le trésor ainsi constitué ne fut pas sans attirer la convoitise d’avides profiteurs. Pour exemple, nous citerons Henri-au-Court-Mantel, le fils puîné de Henri II, qui, non content de s’être fait couronner illégitimement roi d’Aquitaine en ce lieu sacré, revint à Rocamadour le 30 mai 1183 dans le seul but de piller l’oratoire de la Vierge.
Au début du XIIIe siècle commença la croisade contre les Albigeois (autre nom donné aux hérétiques cathares). Si toute l’Occitanie eut à souffrir des dévastations commises par les croisés venus du nord, la cité de Rocamadour, quant à elle, restée fidèle à la foi catholique, fut épargnée de tout saccage. Pourtant, l’armée des croisés vint s’y établir pour un temps. Arnaud Amalric, abbé de Cîteaux et légat du pape, s’y arrêta au printemps de 1211. Il y fut rejoint, peu de temps après, par Simon de Montfort, de sinistre mémoire. Entre-temps, le trésor de Rocamadour s’était reconstitué, grâce notamment aux dons généreux du roi de Navarre, Sanche VII (en 1202). En 1219, Rocamadour reçut la visite de Saint Dominique. Lui et son compagnon, Bertrand de Guarrigues, passèrent une nuit en prières dans la chapelle consacrée à la Vierge. A peu près à la même époque, Saint Engelbert, l’archevêque de Cologne, se rendit lui aussi à Rocamadour. Cet homme remarquable à bien des égards, épris de justice et prenant grand soin des pauvres, fut assassiné le 7 novembre 1225, vraisemblablement par des hommes à la solde d’un de ses parents (il reçut pas moins de 47 blessures !). L’année 1235 vit une nouvelle fois Rocamadour victime d’un affreux pillage, celui perpétré par Elie de Ventadour, le propre neveu de l’abbé de Tulle. En 1244, la cité mariale eut l’honneur de recevoir le roi de France en personne : Louis IX, plus connu sous le nom de Saint Louis. Lors de sa visite à Notre-Dame de Rocamadour, qu’il effectua sans doute en tant que pèlerin, il était accompagné de sa mère, la reine Blanche de Castille, et de ses trois frères, les comtes de Poitiers, d’Anjou et d’Artois.
Nous arrivons maintenant au XIVe siècle où les consuls de Rocamadour décidèrent de s’émanciper de la tutelle des abbés de Tulle pour se placer sous la protection du roi de France qui était alors Philippe-le-Bel. Celui-ci accepta immédiatement l’offre qui lui était faite (il comptait très certainement en retirer quelque profit) et s’empressa d’envoyer son bailli de Domme à Rocamadour afin d’y exercer la justice en son nom. Mais une révolte des partisans de l’abbé de Tulle (Raymond de Terrasson) l’engagea à faire marche arrière. Précisons que Philippe IV le Bel vint une fois à Rocamadour, en 1303. Un autre roi de France, Philippe VI de Valois, fit le voyage jusqu’à Rocamadour où il arriva le 30 décembre 1335. Souhaitait-il demander le secours de la Sainte Vierge face à la terrible guerre qui se préparait ? De fait, deux ans plus tard allait commencer la guerre de Cent Ans, un conflit tout à fait dévastateur pour notre pays. Au mois de septembre 1344, ce fut au tour du fils de Philippe VI, le futur Jean II le Bon, de venir se placer sous la protection de Notre-Dame de Rocamadour. Néanmoins, et au vu des événements qui suivirent, force est de reconnaître que leurs suppliques ne furent guère entendues par la Sainte Vierge. En effet, les 26 et 27 août 1346 eut lieu la célèbre bataille de Crécy où la chevalerie française paya un lourd tribut face aux archers anglais. L’année d’après, et suite à cette importante défaite de l’armée française, le Haut-Quercy se voyait déjà menacé par les Anglais qui s’étaient emparé du château de Belcastel situé non loin de Rocamadour. Puis, le 19 septembre 1356, se déroula la funeste bataille de Poitiers qui vit le roi Jean le Bon être fait prisonnier par les hommes du Prince Noir. Les conséquences de ce combat furent particulièrement dramatiques puisqu’elles conduisirent au fameux traité de Brétigny (en date du 8 mai 1360), aux termes duquel le royaume se voyait amputé, au profit des Anglais, de tout le sud-ouest de la France. Ainsi, Rocamadour tomba dans l’escarcelle anglaise et ses consuls durent se rendre à Figeac, le 26 janvier 1361, afin de prêter serment de fidélité au roi d’Angleterre devant l’un de ses plus brillants capitaines : Jean Chandos. L’occupation anglaise eut des effets désastreux pour la région, car non seulement l’occupant anglais abusa de son statut de vainqueur (seul le sanctuaire de Rocamadour fut respecté), mais encore les populations eurent-elles à subir les dévastations commises par les bandes de routiers. Tout cela entraîna une grande misère et des famines presque continuelles. Et comme si cela ne suffisait pas, en 1368, le Prince Noir, de retour d’une expédition qui lui avait coûté fort cher, exigea la levée d’un nouvel impôt dans toutes les provinces situées sous son autorité. Le Quercy, également touché par cette imposition extraordinaire, entra en rébellion, forçant les Anglais à réagir. En 1369, plusieurs cités furent assiégées par les hommes de Jean Chandos, au nombre desquelles faisait bien entendu partie Rocamadour. Lorsque l’armée anglaise arriva au pied de Rocamadour, les habitants essayèrent de défendre la place. Mais à la fin de la première journée de siège, ils se rendirent très vite compte de leur incapacité à résister plus longtemps et se résolurent à ouvrir les portes à l’ennemi. Ce geste (plus la crainte qu’éprouvaient les Anglais à détruire un lieu sacré) leur valut l’indulgence de Jean Chandos qui se retira deux jours après, non sans avoir mis préalablement à l’amende les bourgeois du lieu.
Pour achever ce tour d’horizon de la période médiévale, signalons la venue à Rocamadour, au mois de février 1443, du fils de Charles VII qui, une fois devenu roi sous le nom de Louis XI, reviendra y effectuer un court séjour le 21 juin 1463.
À suivre...
Dévotion aux divinités féminines
Un peu plus tard, à une époque que l’on a coutume d’appeler la protohistoire, nous découvrons, grâce aux récits du poète Claude Malleville (auteur du XVIIe siècle), l’existence passée d’une certaine Alis qui était à la tête d’une communauté de femmes, véritables amazones. Ces dernières se livraient à un culte dont nous ne savons autant dire rien, tant le secret l’entourait, mais qui avait peut-être rapport avec la Terre-Mère. On disait aussi d’elles qu’elles étaient en contact étroit avec le «petit peuple», notamment avec les fées. Toujours est-il que la souvenance d’Alis a perduré au fil des siècles, au point que son nom fut donné à un lieudit de la commune de Rocamadour : le hameau des Alix.
A peu près à la même époque, une tradition nous informe que l’on vénérait, à Rocamadour, une Mère Noire connue sous le nom de Soulivia. Son culte avait lieu dans une caverne située non loin de l’actuel sanctuaire. Si nous ignorons pratiquement tout de cette divinité qui réclamait des sacrifices aux Celtes de l’endroit (les Cadurques), il n’est pas déraisonnable de penser que cette figure avait quelque ressemblance avec la grande déesse Cybèle. Précisons ici que cette divinité, d’origine phrygienne, fut d’abord importée en Grèce, puis à Rome, et finalement en Gaule. Son introduction dans ce dernier pays ne posa aucun problème, étant donné que cette déesse mère (mère de tous les autres dieux) pouvait très facilement être assimilée à la Terre-Mère des origines. Du reste, Cybèle, incarnation de la nature sauvage et symbole de la fertilité, disposait des clefs de la terre qui permettaient d’en tirer toutes les richesses. D’après l’écrivain du XVIIIe siècle Germain-François Poullain de Saint-Foix, «Cybèle était en grande vénération dans les Gaules. Dès qu’on craignait pour la récolte, on mettait sa statue sur un char traîné par des bœufs ; on la promenait autour des champs et des vignes. Le peuple précédait le char en chantant et en dansant ; les principaux magistrats le suivaient pieds nus». Enfin, il nous faut encore noter que Cybèle était associée à une pierre noire qui, de forme irrégulière, présentait en son centre une sorte de rainure en forme de sexe féminin (à la façon d’une hystérolithe). Le site de Rocamadour, depuis longtemps consacré à une divinité féminine (Soulivia ou Cybèle), elle-même attachée à cette terre aux entrailles si sombres (ce noir évoqué ci-dessus), ne pouvait donc qu’accueillir un culte similaire par bien des côtés : celui de la Vierge Noire !
Rocamadour réputé pour ses miracles
Parvenus à la période historique, Rocamadour ne fait plus guère parler de lui pendant plusieurs siècles. En effet, il faut attendre l’acte de donation de ce lieu, daté de 968, au monastère bénédictin de Tulle pour qu’il en soit fait mention. Cette donation sera, d’ailleurs, à l’origine d’un terrible conflit qui verra s’opposer les abbés de Marcillac (désireux de s’approprier le site) aux abbés de Tulle, une lutte qui durera du XIe siècle jusqu’au XIVe siècle.
A partir du XIIe siècle, deux bulles papales, l’une en date de 1105 et l’autre datée de 1115, mentionnent l’église de Rocamadour et une chapelle dédiée à la Vierge. Mais c’est bien l’année 1166 (avec la découverte du corps incorruptible d’Amadour) qui sera déterminante pour Rocamadour. En l’espace de six ans, les miracles vont s’y multiplier, attirant des foules de plus en plus nombreuses. Dès 1181, la réputation du pèlerinage de Rocamadour fut telle qu’elle commença à dépasser les frontières de la France. Toujours à la fin du XIIe siècle, Alphonse IX, roi de Castille, faisait don à l’oratoire de Rocamadour de deux villes ou châteaux situés dans les environs de Burgos. Cette donation d’importance, puisqu’elle comprenait aussi tous les droits y attachés, fut confirmée, en 1217, par Ferdinand III. Mais si la réputation de Rocamadour lui rapportait des offrandes pour le moins conséquentes, le trésor ainsi constitué ne fut pas sans attirer la convoitise d’avides profiteurs. Pour exemple, nous citerons Henri-au-Court-Mantel, le fils puîné de Henri II, qui, non content de s’être fait couronner illégitimement roi d’Aquitaine en ce lieu sacré, revint à Rocamadour le 30 mai 1183 dans le seul but de piller l’oratoire de la Vierge.
Nombreuses visites dans la cité
Au début du XIIIe siècle commença la croisade contre les Albigeois (autre nom donné aux hérétiques cathares). Si toute l’Occitanie eut à souffrir des dévastations commises par les croisés venus du nord, la cité de Rocamadour, quant à elle, restée fidèle à la foi catholique, fut épargnée de tout saccage. Pourtant, l’armée des croisés vint s’y établir pour un temps. Arnaud Amalric, abbé de Cîteaux et légat du pape, s’y arrêta au printemps de 1211. Il y fut rejoint, peu de temps après, par Simon de Montfort, de sinistre mémoire. Entre-temps, le trésor de Rocamadour s’était reconstitué, grâce notamment aux dons généreux du roi de Navarre, Sanche VII (en 1202). En 1219, Rocamadour reçut la visite de Saint Dominique. Lui et son compagnon, Bertrand de Guarrigues, passèrent une nuit en prières dans la chapelle consacrée à la Vierge. A peu près à la même époque, Saint Engelbert, l’archevêque de Cologne, se rendit lui aussi à Rocamadour. Cet homme remarquable à bien des égards, épris de justice et prenant grand soin des pauvres, fut assassiné le 7 novembre 1225, vraisemblablement par des hommes à la solde d’un de ses parents (il reçut pas moins de 47 blessures !). L’année 1235 vit une nouvelle fois Rocamadour victime d’un affreux pillage, celui perpétré par Elie de Ventadour, le propre neveu de l’abbé de Tulle. En 1244, la cité mariale eut l’honneur de recevoir le roi de France en personne : Louis IX, plus connu sous le nom de Saint Louis. Lors de sa visite à Notre-Dame de Rocamadour, qu’il effectua sans doute en tant que pèlerin, il était accompagné de sa mère, la reine Blanche de Castille, et de ses trois frères, les comtes de Poitiers, d’Anjou et d’Artois.
Occupation anglaise et ses désastres
Nous arrivons maintenant au XIVe siècle où les consuls de Rocamadour décidèrent de s’émanciper de la tutelle des abbés de Tulle pour se placer sous la protection du roi de France qui était alors Philippe-le-Bel. Celui-ci accepta immédiatement l’offre qui lui était faite (il comptait très certainement en retirer quelque profit) et s’empressa d’envoyer son bailli de Domme à Rocamadour afin d’y exercer la justice en son nom. Mais une révolte des partisans de l’abbé de Tulle (Raymond de Terrasson) l’engagea à faire marche arrière. Précisons que Philippe IV le Bel vint une fois à Rocamadour, en 1303. Un autre roi de France, Philippe VI de Valois, fit le voyage jusqu’à Rocamadour où il arriva le 30 décembre 1335. Souhaitait-il demander le secours de la Sainte Vierge face à la terrible guerre qui se préparait ? De fait, deux ans plus tard allait commencer la guerre de Cent Ans, un conflit tout à fait dévastateur pour notre pays. Au mois de septembre 1344, ce fut au tour du fils de Philippe VI, le futur Jean II le Bon, de venir se placer sous la protection de Notre-Dame de Rocamadour. Néanmoins, et au vu des événements qui suivirent, force est de reconnaître que leurs suppliques ne furent guère entendues par la Sainte Vierge. En effet, les 26 et 27 août 1346 eut lieu la célèbre bataille de Crécy où la chevalerie française paya un lourd tribut face aux archers anglais. L’année d’après, et suite à cette importante défaite de l’armée française, le Haut-Quercy se voyait déjà menacé par les Anglais qui s’étaient emparé du château de Belcastel situé non loin de Rocamadour. Puis, le 19 septembre 1356, se déroula la funeste bataille de Poitiers qui vit le roi Jean le Bon être fait prisonnier par les hommes du Prince Noir. Les conséquences de ce combat furent particulièrement dramatiques puisqu’elles conduisirent au fameux traité de Brétigny (en date du 8 mai 1360), aux termes duquel le royaume se voyait amputé, au profit des Anglais, de tout le sud-ouest de la France. Ainsi, Rocamadour tomba dans l’escarcelle anglaise et ses consuls durent se rendre à Figeac, le 26 janvier 1361, afin de prêter serment de fidélité au roi d’Angleterre devant l’un de ses plus brillants capitaines : Jean Chandos. L’occupation anglaise eut des effets désastreux pour la région, car non seulement l’occupant anglais abusa de son statut de vainqueur (seul le sanctuaire de Rocamadour fut respecté), mais encore les populations eurent-elles à subir les dévastations commises par les bandes de routiers. Tout cela entraîna une grande misère et des famines presque continuelles. Et comme si cela ne suffisait pas, en 1368, le Prince Noir, de retour d’une expédition qui lui avait coûté fort cher, exigea la levée d’un nouvel impôt dans toutes les provinces situées sous son autorité. Le Quercy, également touché par cette imposition extraordinaire, entra en rébellion, forçant les Anglais à réagir. En 1369, plusieurs cités furent assiégées par les hommes de Jean Chandos, au nombre desquelles faisait bien entendu partie Rocamadour. Lorsque l’armée anglaise arriva au pied de Rocamadour, les habitants essayèrent de défendre la place. Mais à la fin de la première journée de siège, ils se rendirent très vite compte de leur incapacité à résister plus longtemps et se résolurent à ouvrir les portes à l’ennemi. Ce geste (plus la crainte qu’éprouvaient les Anglais à détruire un lieu sacré) leur valut l’indulgence de Jean Chandos qui se retira deux jours après, non sans avoir mis préalablement à l’amende les bourgeois du lieu.
Pour achever ce tour d’horizon de la période médiévale, signalons la venue à Rocamadour, au mois de février 1443, du fils de Charles VII qui, une fois devenu roi sous le nom de Louis XI, reviendra y effectuer un court séjour le 21 juin 1463.
À suivre...
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