Pour Adrien, passionné de jeu vidéo depuis le collège et fan de League of Legends, il était impensable de manquer l’ouverture des mondiaux. Comme lui, des millions d'inconditionnels se retrouvent derrière leurs écrans pour suivre les matchs retransmis sur une vingtaine de plateformes de streaming (1) comme YouTube ou Twitch.
Cela fait une décennie que League of Legends (abrégé en LoL) domine le monde du jeu vidéo. Véritable précurseur, Riot Games, l’éditeur du jeu, organise les premiers championnats du monde en 2011. Depuis, la popularité de League of Legends ne s'est pas démentie. Son succès est planétaire. Comme des millions d’adolescents, Adrien a découvert LoL à l'âge de 12 ans. Il était alors élève au collège de l’Immaculée-Conception à Espalion : «J'ai commencé à jouer avec deux copains du collège, beaucoup de monde en parlait sur internet, j’étais curieux, je voulais tester».
La recette du succès de League of Legends : la gratuité, la compétition et la progression dans le jeu, facile à prendre en main, même si peu de gamers (2) atteignent le grade le plus élevé du jeu (challenger). En résumé, beaucoup d’appelés, mais peu d’élus.
Leader depuis une décennie
Avec le lancement d’un championnat du monde, mener une carrière professionnelle dans l’e-sport est une idée qui traverse l’esprit de nombreux jeunes. «Évidemment que j’aurais adoré devenir joueur professionnel, c'est tellement incroyable quand on les voit s’affronter sur scène».
Les gamers deviennent des héros. Deux équipes composées de cinq personnes s’affrontent derrière leurs ordinateurs dans un duel à mort pour détruire la base adverse. Chacun joue un champion, parmi les 140 disponibles répartis en plusieurs classes (assassin, mage, combattant).
Les mondiaux de LoL, loin d’être un phénomène marginal, rassemblent les foules : en 2019, 15.000 les fans ont rempli l’Arena de Bercy à Paris, et 44 millions de téléspectateurs ont suivi les retransmissions sur les chaînes video spécialisées. Sa popularité en fait l’un des tournois les plus prestigieux et les plus regardés au monde.
Coach, joueurs et remplaçants
Tout comme pour le football, les fans ont leurs équipes et leurs joueurs préférés. C’est le cas pour Adrien, qui supporte depuis de longues années les Fnatic, une équipe européenne qui a remporté les premiers mondiaux : «Ce que j’aime chez Fnatic, c’est qu’ils développent le talent des joueurs. Leur style de jeu et leurs performances sont géniaux à regarder et ils ont beaucoup de charisme», raconte-t-il avec enthousiasme. Comme pour le foot, les équipes d’e-sport sont encadrées par un coach, souvent un ancien joueur, et disposent d'un remplaçant pour chaque joueur et d'un analyste.
Adrien est notamment fan d'Adam. Âgé comme lui de 20 ans, il est le seul français de l’équipe européenne des Fnatic : «Adam, il y a des parties où il est monstrueux, parfois on le croirait inatteignable». Comme pour les autres sportifs de haut niveau, la carrière d’un joueur professionnel est limitée dans le temps : «Il faut sacrifier beaucoup de choses pour être joueur pro : famille, amis, sorties. Il faut vivre dans la “gaming house”, s’entraîner tous les jours, c’est très difficile».
Gamer, un véritable métier
Selon le quotidien national suisse, Le Temps, en 2020, un joueur qui débutait en LEC (le championnat européen de LoL), gagnerait entre 70.000 et 125.000 euros à l’année. De plus, l’équipe qui remporte les mondiaux de LoL reçoit en récompense 2.225.000 dollars soit presque 2 millions d’euros ! Les équipes ont également des sponsors, comme BMW pour Fnatic.
Aux mondiaux, 16 équipes s’affrontent dans 4 groupes. Les deux premières places sont qualificatives. Malheureusement pour Adrien, les Fnatic n’ont pas passé les phases de poule : «Les joueurs français sont bons, ils ont beaucoup de potentiel, mais ils sont moins constants que les coréens ou les chinois». Les favoris pour cette édition, les tenants du titre, l’équipe coréenne Damwon.
Outre les mondiaux, il existe plusieurs autres compétitions comme la League of Legends European Championship (LEC) ou les European Masters (EUM).
l'e-sport reconnu par le Comité olympique
Comme 8 millions de joueurs quotidiens, Adrien s’entraîne et s’amuse sur LoL, en combattant avec ses quatre champions préférés. Il a même lancé sa chaîne Twitch (InveRiaTV) pour partager sa passion de l’e-sport.
En 2016, le Comité olympique reconnaît l’e-sport comme un sport, entraînant de facto un processus d’intégration de ces compétitions lors de futurs JO. La même année, la pratique du jeu vidéo en compétition et le statut de joueur professionnel sont reconnus par l’État français.
Devenir joueur professionnel sur un jeu vidéo peut désormais être appréhendé comme un métier. En France, plusieurs établissements privés comme le XP Gaming School, l’Education Gaming School et Gaming Campus proposent des formations diplomantes en e-sport. Dans certaines écoles de commerces, il existe des formations relatives à la gestion des structures d’e-sport.
Prochain rendez-vous pour les passionnés d’e-sport et de League of Legends : le 22 octobre pour les quarts de finale.
(1) Streaming : diffusion de musique ou de vidéo en direct ou en différé.
(2) Gamer : joueur de jeu video.
Quarts de finale : Vendredi 22 octobre (14h), Samedi 23 octobre (14h), Dimanche 24 octobre (14h), Lundi 25 octobre (14h). Demi-finales : Samedi 30 octobre (14h), Dimanche 31 octobre (13h). Finale : Samedi 6 novembre (13h)
Youtube : OTP League of Legends (en français - rediffusion) ou LoL Esports (en anglais - direct). Twitch : OPT League of Legends (en français - direct) ou Riot games (en anglais - direct)
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