La nécessité d’une embarcation
Cependant, toute médaille a son revers et s’il est possible de réaliser de magnifiques pêches sur les lacs à cette période de l’année, il faut garder à l’esprit que le poisson étant maintenant dans des fonds conséquents, hors quelques cas, il est difficilement accessible du bord — excepté dans certaines situations, comme des tombants à proximité de la rive.
L’usage d’une barque devient alors un élément déterminant dans la réussite des pêches d’automne et d’hiver.
Le choix d’une barque
Pour ceux, indécis, qui n’auraient pas encore passé le pas de l’achat d’une barque, voici quelques éléments pouvant les aider à faire leur choix.
Les matériaux
Les barques modernes se déclinent en quatre catégories distinctes selon leur matériau de fabrication.
Ce sont :
1.- les barques dites en plastique, plus exactement en polyéthylène rotomoulé — généralement de couleur verte.
2.- les pneumatiques gonflables, de type Zodiac.
3.- les barques en aluminium.
4.- les barques en fibre de verre, ou plus exactement en résine polyester.
Chacun de ces matériaux a ses avantages et ses inconvénients.
Le budget envisagé dictant souvent l’éventail de choix possibles.
Avant de passer en revue les critères techniques, voyons d’abord ce qu’il en est des tarifs.
Le prix
à tailles égales, les moins chères sont les barques en plastique rotomoulé.
Ensuite, toujours à dimensions et équipements égaux, les coques en résine polyester et en aluminium sont sensiblement du même prix.
Enfin, viennent les pneumatiques qui, s’ils sont fiables et de bonne facture, valent relativement chers.
La solidité et la longévité
Les coques plastique rotomoulé
Les barques en rotomoulé sont d’une solidité reconnue, elles résistent bien aux chocs classiques, aux éraflures et autres agressions — froid, chaleur, rayonnements UV. On peut dire que c’est la barque rustique qui ne nécessite pas un grand entretien.
Toutefois si elle vient à se perforer sur un choc violent ou autre, ce matériau est assez difficile à réparer. Sachez néanmoins qu’il existe un procédé de soudure à chaud, mais qui est assez délicat à mettre en œuvre pour parvenir à un résultat propre.
Bien que cela soit possible, elles ne sont également pas très simples à aménager.
Ce ne sont pas les plus esthétiques et hydrodynamiques.
Néanmoins, leur matière étant assez lourde, la plupart présentent l’avantage d’être stables si on a soin de choisir un modèle pas trop étroit.
Les coques en aluminium
De préférence soudées plutôt que rivetées, elles sont également de faible entretien et robustes. C’est de l’épaisseur de l’alu dont dépendent la rigidité et la solidité.
Les barques alu ont l’avantage de la légèreté ; à taille et performance égales elles requièrent une motorisation moins puissante que les modèles en plastique rotomoulé ou qu’une embarcation en fibre de verre.
Esthétiquement, deux formes prédominent pour les barques en alu, plates ou coque en V.
Les coques modernes en résine polyester
Avec une épaisseur de fibre suffisante pour leur conférer rigidité et solidité, elles sont un peu plus lourdes.
Un peu plus sensibles aux agressions — chocs, éraflures —, elles offrent toutefois l’avantage de pouvoir bien se réparer, et sont d’un entretien un peu plus exigeant.
Esthétiquement, ce sont sans doute les plus beaux bateaux.
Les pneumatiques
Ceux-ci nécessitent quelques soins pour durer — stockage à l’abri du soleil, du grand froid et de l’humidité pour éviter une porosité prématurée — les accrocs sur les boudins se réparent assez bien s’ils ne sont pas trop importants.
Les barques pliantes
A noter que parmi le choix des embarcations proposées, il existe un modèle à part, il s’agit des barques pliantes.
Bien sûr, elles sont peu spacieuses, mais, elles offrent la facilité du rangement et du transport et présentent l’avantage de pouvoir être mises à l’eau n’importe où.
La stabilité
La stabilité est un gage de sécurité qu’il ne faut surtout pas négliger.
Les barques ayant une coque de forme catamaran ou à fond plat un peu large sont généralement plus stables que celles plus étroites ou en V.
C’est donc la forme et souvent le poids qui conditionne la stabilité d’une embarcation.
A l’exception des bateaux pneumatiques assez grands, qui, bien que légers sont les champions dans le domaine de la stabilité, une barque assez lourde sera plus stable et dérivera moins vite qu’une légère.
Les pneumatiques, s’ils sont très sécurisants, ont le défaut de dériver trop vite au moindre vent, ce qui peut parfois nuire à l’action de pêche pouvant vite devenir assez fastidieuse voire compliquée.
En outre, le volume des boudins accapare pas mal d’espace disponible.
Ce type d’embarcation est souvent le choix des "carpistes" qui ne s’en servent que par intermittence.
L’usage pratique
Les petites embarcations à fond plat de moins de 3 mètres, en rotomoulé ou en résine polyester sont légères et offrent l’avantage de pouvoir se transporter facilement et d’utiliser une motorisation faible.
En contrepartie, elles sont moins performantes pour ce qui est de la vitesse de déplacement que les bateaux en alu ou les grosses unités en fibre.
Pour ce qui est du confort en action de pêche, qui n’est qu’une question d’espace et d’aménagement, les unes peuvent être aussi fonctionnelles que les autres.
La motorisation
Elle est souvent proportionnelle à la taille et à la forme du bateau et peut aller de 2 CV pour les petites barques, à 150 CV pour les gros Bass-boats de style américain.
Là encore, c’est le budget — un moteur consomme — qui pourra être le facteur limitant.
Entre ces deux extrêmes, tous les compromis sont possibles et dites-vous bien que ce n’est pas la puissance du moteur qui conditionnera votre réussite à la pêche.
Les moteurs 4 temps sont fiables, plus silencieux et polluent moins que les 2 temps qui, à terme, semblent voués à disparaître.
Plus simple également est l’alimentation des 4 temps qui ne nécessitent pas de mélange.
Transport et remisage
Les petites unités de moins de 3 m et n’excédant pas 50 kg — condition pour pouvoir les charger facilement — peuvent se transporter sur les barres de galerie d’une voiture à condition de bien les arrimer.
Les pneumatiques de taille modeste entrent également dans les grands coffres de véhicule.
Pour les autres embarcations, il est nécessaire d’avoir une remorque, choisissez de préférence une remorque à grande roues — taille roue de voiture.
Sachez qu’il existe également des remorques dont le timon ou (et) les rouleaux arrière sont basculants, ce qui facilite la mise l’eau pour le chargement des unités un peu lourdes.
Sur les remorques, le choix de feux de signalisation à leds étanches sont un plus bien pratique. Pouvant être immergés, ils permettent de gagner du temps sur la mise à l’eau ou le retrait.
Avant de prendre la route pensez à bien sangler barque et moteur sur la remorque.
Il faut prendre soin de bien bloquer la roue jockey, puis d’assurer la manivelle avec un sandow afin d’éviter qu’elle ne se dévisse intempestivement avec les chaos de la route.
Réglementation
Le permis bateau de plaisance, option eaux intérieures, permet de conduire sur les rivières, lacs et canaux navigables. Il est aussi appelé permis fluvial.
Ce permis est obligatoire pour les bateaux d’une puissance motrice de plus de 4,5 kilowatts (6 chevaux) et d’une longueur de moins de 20 mètres.
Le permis comporte un examen théorique et une formation pratique préparée dans un établissement de formation agréé de votre choix.
La sécurité
Sur les cours d’eau et plans d’eau navigables de notre département, le port d’un équipement de flottabilité — gilet ou brassière de sauvetage — est obligatoire toute l’année pour les moins de 16 ans, et pour les autres usagers, du 1 er octobre au 30 avril. Néanmoins, en dehors de cette période, cet équipement doit être présent à bord toute l’année.
Autres équipements de bord
Arrêté du 10 février 2016 :
Pour les bateaux et engins de plaisance d’une longueur comprise entre 2,50 m et 20 m et dont le produit largeur x longueur x tirant est inférieur à 100 m 3.
— Un dispositif d’assèchement (fixe ou mobile) pour les bateaux non auto-videurs ou ceux comportant au moins un espace habitable.
— Un dispositif de lutte contre l’incendie (extincteur).
— Un dispositif de remorquage et d’amarrage avec au moins un point d’amarrage pouvant assurer ces deux fonctions.
Concernant les zones d’eau intérieures dites exposées (lac de Pareloup en Aveyron)
— Les équipements de sécurité déjà cités.
— Une ligne de mouillage avec une ancre appropriée à la taille du bateau.
Ce dispositif est dispensé pour les bateaux dont le déplacement lège (non chargé) est inférieur à 250 kg, ceci sous la responsabilité du chef de bord.
— Une lampe torche étanche ou un moyen de repérage lumineux individuel porté en permanence par chaque personne embarquée.
La pêche en barque oblige à certaines contraintes, mais celles-ci sont vite oubliées par rapport aux avantages et au plaisir que cela procure pour la pêche des carnassiers sur nos lacs.
Lorsqu’on y a goûté, il est difficile ensuite de s’en passer.
Dans une prochaine rubrique, nous verrons quels sont les aménagements et équipements à mettre en œuvre pour rendre un bateau le plus fonctionnel possible.
Jack TARRAGNAT
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