Dans le cadre d'une demande d'Indication Géographique (IG) déposée auprès de l'INPI (Institut National de la Propriété Intellectuelle), le syndicat des fabricants aveyronnais du couteau de Laguiole a soumis un cahier des charges à une enquête publique qui s'est déroulée en février et mars derniers. Outre les collectivités locales, les groupements professionnels, le directeur de l'Institut National de l'Origine et de la Qualité (INAO) et les associations de consommateurs, le grand public était également invité à faire ses remarques.
Participation importante et nombreux avis favorables
La synthèse des remarques collectées par l'INPI, consultable sur son site (https://base-indications-geographiques.inpi.fr/fr/toutes-les-ig), a été transmise fin mai au syndicat aveyronnais, qui devait apporter des réponses aux questions soulevées par l'enquête, à fins de clarifications.
Au total, ce sont 2.226 observations qui ont été collectées, un chiffre important, si l'on considère que l'autre enquête en cours, concernant les Poteries d'Alsace, n'en a recueilli que 28. 1.173 observations proviennent de particuliers, 257 d'entreprises, 142 d'associations, organisations professionnelles, organismes de défense et de gestion, 114 d'élus et de collectivités locales. Une association de consommateurs et l'INAO ont également apporté leur contribution.
Sur ces observations, 1.694 sont favorables (soit 76 %), 474 sont défavorables, et 58 suggèrent des modifications du cahier des charges. La synthèse a donc porté sur les observations défavorables et sur celles qui sont favorables sous réserve de modification.
Des points à revoir
On y relève, entre autres, des remarques sur l'absence de coutelleries historiques au sein du syndicat, ou encore sur le fait que le cahier des charges est orienté sur le haut de gamme (une volonté affichée du syndicat) au détriment de l'aspect populaire. Des remarques techniques ont également été apportées sur les processus de fabrication, ou encore sur le fait que poinçons et tire-bouchons peuvent être sous-traités hors zone. La quasi-totalité de ces remarques plus ou moins défavorables, dont certaines, sans que l'on sache combien, proviennent d'Aveyron, dont des couteliers, déplorent également que le bassin de Thiers ne soit pas intégré à la zone. Par ailleurs, au moins une collectivité locale aveyronnaise a émis des réserves.
Enfin, une association revendiquant une quarantaine de couteliers issus des deux bassins thiernois et laguiolais annonce «qu'elle déposera prochainement une demande d'IG», sans que l'on sache s'il s'agit de l'association Couteau Laguiole Aubrac Auvergne, qui avait déjà annoncé préparer sa propre demande auprès de l'INPI en avril dernier.
Nouvelle enquête en septembre
Le syndicat aveyronnais a quant à lui répondu à tous les points soulevés dans la synthèse, et l'INPI doit procéder à une nouvelle enquête en septembre.
XP
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